Béluga
Population du fleuve St-Laurent
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Nom latin : Delphinapterus leucas
Groupe taxonomique : Mammifères (marins)
Catégorie de risque : En voie de disparition
Distribution : QC
Dernier examen : 1997

Béluga photo 1
Description :
- La Béluga (Baleine blanche) est charactérisée par une couleur de blanc très pur, son front proéminent arrondi, son épaisse peau extérieure et ses vertèbres du cou non soudées.
- On le distingue aussi par l’absence d’une nageoire dorsale.
- De taille moyenne à comparer aux autres bélugas de l’est de l’Amérique du Nord.
- Les femelles atteignent en moyenne 3,5 m et les mâles 3,6 m, mais certains atteignent 4 m et plus.
- On présume que cette peau épaisse et l'absence d'une nageoire dorsale sont des adaptations à l’eau froide dotée de glace, comme au proche parent, le narwhal.
- Les nouveau-nés sont bruns ou gris ardoise.
- Ils ont en moyenne 1,6 m de longueur et pèsent 78 kg.
- Ils deviennent bleu-gris en vieillissant et par la suite, plus clairs de couleur.
- Ils passent au blanc de l’âge de 6 à 11 ans.
- La plupart des femelles atteignent la maturité sexuelle pendant qu’elles sont encore grises pâles.
- Les mâles deviennent blancs avant de devenir matures.

Biologie :
- Les femelles atteignent la maturité sexuelle à entre quatre et sept ans.
- Les mâles atteignent la maturité à entre huit et neuf ans.
- La reproduction a probablement lieu entre avril et juin.
- Les femelles ont normalement un seul rejeton en juillet ou août après 62 semaines de grossesse.
- Les recherches indiquent un cycle de reproduction de trois ans.
- Le taux de reproduction est considéré comme étant faible.
- L’espérance de vie est d’environ 16 ans, mais des Bélugas approchant la trentaine ont déjà été observés.
- L’espèce se nourrit d’environ 50 différentes sortes d’invertébrés et de poisson, y compris les calmars, les vers à tube, le capelan, la morue de Groenland et la morue franche.


Population et distribution :
Distribution
- On les trouve dans les Battures-aux-Loups-Marins, à environ 100 km en aval de la ville de Québec.
- Dans le golfe du Saint-Laurent de Natashquan à Sept-Îles le long de la côte nord.
- Dans la baie des Chaleurs jusqu’à Cloridorme, le long de la côte sud, bien qu’on trouve parfois des spécimens au large de la côte nord du Nouveau-Brunswick.
- Dans la rivière Saguenay de Chicoutimi à Saint-Fulgence.

Taille et tendances des populations
- Jusqu’à 15 000 Bélugas ont été pris dans le Saint-Laurent de 1880 à 1950 lorsque la pêche au Béluga, vieille de 400 ans, était la plus intense.
- La population actuelle dans le Saint-Laurent est d’environ 300 à 705 bélugas.
- C’est une augmentation par rapport à l’estimation de 1977 de 300 à 350 spécimens.
- Le nombre de jeunes visibles par photographie aérienne suggère que la population se rétablit maintenant.
- La survie des adultes est considérée élevée à stable.
- Les taux de naissances sont considérés normaux.



Habitat :
- Les Bélugas, en général, se trouvent seulement dans les parties recouvertes de façon saisonnière de glace de l’Arctique et des mers subarctiques.
- La distribution du Béluga dans le Saint-Laurent représente la limite sud de l’aire mondiale de l’espèce.
- L’habitat est recouvert de glace en hiver.
- L’espèce habite des eaux plus chaudes, peu profondes et turbides des embouchures des rivières arctiques à l’été.
- La qualité de l’habitat s’est améliorée au cours des 20 dernières années.

Menaces :
- Les facteurs contraignants potentiels comprennent la modification de l’habitat par des barrages des rivières qui alimentent le fleuve; des sources limitées d’aliments; la compétition des autres espèces.
- La perturbation par le bruit de l’activité des êtres humains tels que l’observation des Baleines et le réchauffement planétaire, ainsi que la contamination de l’environnement, pourraient être dommageables.
- Plusieurs polluants ont été déchargés dans le Saint-Laurent et la rivière Saguenay ainsi que leurs tributaires.
- L’industrialisation, l’agriculture et l’urbanisation doivent être blâmées.
- À comparer à la plupart des Baleines de l’Arctique, les Bélugas du Saint-Laurent ont des niveaux plus élevés de plomb, de mercure et de sélénium (mais moins de cadmium).
- Les niveaux de BPC, DDT et de mirex dans les mâles Bélugas du Saint-Laurent sont respectivement de 25, 32 et 100 fois plus élevés que dans les mâles Bélugas de l’Arctique.
- Les contaminants proviennent principalement des aliments et surtout des anguilles américaines, qui migrent des régions industrialisées près des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent supérieur.
- L’espèce est vulnérable aux déversements de pétrole et à l’éclosion d’infections virales à cause de sa petite population et de son faible taux de reproduction.
- Sa vulnérabilité est accrue par son aire estivale restreinte : en aval de régions très industrialisées et à forte exploitation agricole.
- Les collisions avec les navires, l’emprisonnement sous la glace ou dans les agrès de pêche, la prédation et la chasse sont les moins grandes causes de mortalité.

Protection :
- La Loi sur les pêches, la Loi sur la marine marchande et la Loi sur la protection de l’environnement sont les principaux mécanismes législatifs concernant le déversement de substances toxiques dans les habitats aquatiques.
- Aucune loi contrôle la circulation maritime à l’avantage des mammifères marins.
- Le règlement sur les mammifères marins de la Loi sur les pêches interdit le harcèlement délibéré.
- La Loi sur les espèces sauvages au Canada autorise le ministre fédéral de l’Environnement à créer des aires fauniques nationales.
- La Loi sur les océans pourrait permettre la création de régions protégées.
- Une loi ou l’autre pourrait protéger l’habitat du Béluga du Saint-Laurent.
- Les orientations établies par Pêches et Océans cernent des sections critiques de l’aire estivale de l’espèce en ce qui concerne les utilisateurs de bateaux.
- La Loi sur la qualité de l’environnement du Québec et la Loi sur la conservation et l’aménagement faunique donnent au ministre responsable un certain pouvoir de protéger l’environnement du Saint-Laurent.

Initiatives de conservation :
Rétablissement

Statut du plan de rétablissement : présenté par l’équipe de rétablissement en 1995.

Objectif du plan : rétablir le béluga du Saint-Laurent jusqu’à ce que l’abondance et les conditions de la population atteignent un point où les événements naturels et les activités humaines ne menacent plus sa survie.

Résumé des activités de recherche et de surveillance :

- étude d’empreintes génétiques de la population de bélugas du Saint-Laurent.
Résumé des activités de rétablissement :
- 1979 : la population du Saint-Laurent a été ajoutée à la Loi sur les pêches du gouvernement fédéral, une Loi qui interdit la chasse, la mise à mort, la poursuite ou le dérangement délibéré des bélugas.
- de 1988 à 1993 :
- mise en œuvre d’un plan interministériel pour la survie des bélugas du Saint-Laurent. Ce plan identifiait les facteurs connus et éventuels qui constituent ou constitueraient une menace pour la population du Saint-Laurent et recommandait des actions pour réduire ces menaces. Le plan offrait des recommandations dans un certain nombre de secteurs, y compris sur la réduction des dérangements humains et des contaminants toxiques et sur les mesures d’intervention en cas d’urgence advenant des déversements de pétrole ou de produits chimiques ou sur la flambée d’une maladie au sein de la population;
- réduction sans danger des rejets de contaminants à l’aide d’un ensemble de règlements et d’accords avec le secteur industriel et par l’intermédiaire de l’amélioration des systèmes de traitement des eaux usées des importants centres urbains le long du Fleuve Saint-Laurent;
- accord avec les exploitants de bateaux-promenades pour exclure les bélugas des activités d’observation;
- établissement du parc marin du Saguenay, qui comprend une grande partie de l’estuaire du Saint-Laurent dans lequel se situent la plupart des habitats des bélugas;
-1996 : établissement du Comité du béluga pour surveiller l’évolution de la mise en œuvre du plan de rétablissement de 1995 et en faire rapport et surveiller la création éventuelle d’un fonds de rétablissement.

Résumé des progrès réalisés jusqu’à présent :

L’analyse génétique des empreintes des bélugas du Saint-Laurent a montré une faible variance génétique dans la population. Ce résultat concorde avec l’hypothèse selon laquelle la difficulté de rétablissement de cette population serait due à une dépression de consanguinité.


Équipe de rétablissement:
Richard Bailey (Président)
Maurice-Lamontagne Institute Fisheries and Oceans Canada
Mont-Joli, Québec

Richard.Bailey@XLAUIML.dfo-mpo.X400.gc.ca

Références:
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- Bailey, Richard. 1997. Communication personnelle.
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- Clayton, J.W. 1992. Rapport final de projet pour RESCAPÉ.
- Comité sur les espèces menacées de disparition au Canada. 1997. Espèces canadiennes en péril. Ottawa, Ontario. 19 pp.
- Doidge, D.W. and K. J. Finley. 1992. Status Report on the BELUGA (WHITE WHALE), Delphinapterus leucas, (Eastern High Arctic/Baffin Bay population) in Canada. Comité sur la Situation des Espèces en Péril au Canada. 45 pp.
- Doidge, D.W. et K.J. Finley. 1993. Status Report on the Beluga (White Whale) (Eastern High Arctic/Baffin Bay Population), Delphinapterus leucas. Comité sur les espèces menacées de disparition au Canada. Ottawa, Ontario. 35 pp.
- Finley, K. J., J. P. Hickie, et R. A. Davis. 1985. Status Report on the BELUGA (WHITE WHALE), Delphinapterus leucas, (Beaufort Sea/Arctic Ocean population) in Canada. Comité sur la Situation des Espèces en Péril au Canada. 24 pp.
- Innes, Stu. 1997. Communication personnelle.
- Kingsley, Michael. 1997. Communication personnelle.
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